Après s’être levée ce matin et avoir un peu travaillé sur son projet, Inari voulait un peu prendre l’air. Elle était comme en cage ces derniers temps, à travailler sur le même projet pendant toute une semaine sans voir le jour, dans sa cave, avec les provisions dedans pour ne pas perdre le temps.
Au moins c’est presque prêt pour le test !
Elle ne pouvait que se satisfaire du fait que sa création était sur le point d’être achevé mais sa santé se voyait se dégrader de jour en jour tout comme l’éclat de son chez elle se ternir.
Elle était soigneuse mais elle ne passait pas le chiffon pour la poussière ces temps-ci.
Elle décida au moins d’ouvrir les fenêtres en son absence et se doucher pour se préparer à sa promenade.
Elle ne prit pas de temps superflu pour la douche, elle prendrait un bain en rentrant avec deux ou trois achats pour le plaisir. Des provisions, elle en avait ! Elle avait prévu que sa passion redoublerait d’intensité.
Sa solitude devait être comblée par quelque chose après tout…
Elle mit autre chose que son ensemble habituel : un pull serré blanc à col roulé un pantalon moulant en coton, des bottes en cuir allant juste au dessus des genoux et une cape rouge que des collègues lui avaient offert pour la remercier de son aide pour remplacer un professeur.
Le nez dehors, c’était l’hiver de partout mais le temps était dégagé, on pouvait encore voir la lune.
C’est vrai qu’il est encore tôt pour qu’elle disparaisse…
Elle sourit sereinement à cette pensée, qui laissait présager que le meilleur restait à venir.
Elle emboîta le pas, joyeusement, regardant à droite et à gauche comme si ça faisait des lustres qu’elle n’avait pas vu le monde qui tournait avec ou sans sa présence.
Ca ne la peinait pas, au contraire, car voir les choses qui ont évolué permettait de trouver du charme à tout ce qui l’entourait.
Ses pas l’amenèrent sans qu’elle se rende compte au marché des esclaves.
Elle tomba sur un jeune homme doté d’oreilles noires et d’yeux rouges comme son propre vêtement.
Elle le voyait se débattre, demandant de sortir d’ici.
Si c’est ça qu’il veut…
Elle ne chercha pas à comprendre, elle ne voulait pas spécialement d’esclaves à son service mais bon, s’il voulait sa liberté et bien elle allait la lui donner.
Elle ne le voyait pas comme un esclave mais comme une créature comme elle mais avec un statut dont elle se fichait complètement.
Elle paya sans demander l’avis du vendeur qui voulait la mettre en garde de son comportement rebelle mais elle arracha la clé derrière le comptoir, agacée et ouvrit elle-même la cage.
- Alors voilà ce qui va se passer… Tu m’appartiendras de cette cage jusqu’au seuil de la porte, puis tu feras ce dont tu as envie, dit-elle agenouillée, les yeux plein de sérénité et la voix empreinte de douceur.
S’apercevant de ses frissons, elle détacha sa cape pour la déposer sur le dos de « son » esclave sans changer d’expression.
[b]- Et couvre-toi aussi, il fait froid dehors… je t’achèterai des vêtements avant de te laisser faire ta vie.
[/b]
Elle le regarda bien dans les yeux et attendit sa réponse pour que le plan se mette en marche.